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Notre interview sur le volontariat en voyage, by Rezin

  • Qui sommes nous, pourquoi ce voyage ?

    Geoffrey et Marianne, nous avons quitté notre travail et notre appartement pour le grand voyage. Pas de billet de retour et la découverte du monde pour objectif. Nous sommes partis le 11 janvier 2018. Au fil du temps, nos itinéraires se sont peaufinés. On tente de nouvelles expériences au fil du voyage et aimons nous laisser surprendre. Plus nous avançons et moins nous programmons la suite.

     

  • Pendant votre voyage, vous avez à plusieurs reprises réalisé du volontariat dans différents pays. Comment avez-vous trouvé ces volontariats ? Comment vous y prenez-vous ?

    Avant de partir, on a créé notre profil sur le site Helpx, qui répertorie toutes les annonces de volontariat dans le monde entier. En plus du site Helpx, il y a aussi la plateforme Workaway (plus ergonomique) sur laquelle on a trouvé notre volontariat en Inde. On est actuellement en attente de réponse pour le Mexique. On répond donc à une annonce comme si on répondait à une offre de travail. Sur ces deux sites, on a accès aux retours des volontaires, ce qui nous aide également à faire une sélection. Il arrive également que des voyageurs nous donnent des adresses de volontariat. Nos envies changent au fur et à mesure du voyage : au début on recherchait dans la permaculture/construction, maintenant on a davantage envie de travailler dans un hostel ou de s’occuper d’animaux.

     

  • Comment avez-vous vécu vos différentes expériences dans le volontariat durant votre voyage ?

    Nous prenons le soin de choisir des volontariats variés pour avoir des expériences différentes. Quoi qu’il en soit, nous apprenons toujours des autres et de nous. Entre la ferme écologique du Cambodge, les enfants du Népal, les veuves en Inde, les adultes en difficultés au Myanmar et l’hôtel en Inde, nous avons fait de riches découvertes.

    Dans la ferme organique et au sein du centre de soin bouddhique, nous étions parmi d’autres volontaires étrangers. C’était très sympa de partager nos savoir-faire acquis sur le tas et d’évoquer nos ressentis sur l’expérience que l’on vivait ensemble. C’était un vrai échange et cela nous a permis de faire de belles rencontres.

    Pour les autres volontariats, nous étions seulement tous les deux et totalement immergés dans la culture locale. Et c’est ce que nous recherchons pendant notre voyage. Bien sûr, le fait d’être tous les deux est rassurant.

    De manière générale, dans chaque volontariat, il y a l’étape de l’adaptation, celle de trouver sa place au sein de la communauté et de savoir ce que l’on peut apporter.

    Ce sont, sans hésiter, des moments forts de notre tour du monde que l’on racontera à notre retour.

     

  • Pouvez-vous nous raconter l’une de ces expériences, peut-être celle qui vous a le plus marquée ? 

    Nous sommes allés à Vrindavan (au sud de New Delhi), dans deux ashrams qui accueillaient des femmes veuves indiennes. Bien souvent en Inde, quand une femme perd son mari, elle perd tout et est rétrogradée socialement.

    L’ambiance dans ces ahsrams était forte, les femmes chantaient pour leur dieu Krishna à longueur de journée. Le dépaysement était total. Puisqu’elles ne parlaient pas anglais, nous ne pouvions pas parler avec elles. La communication passait par des mimes, des sourires, des regards. Elles étaient très heureuses de nous rencontrer. Sans ce volontariat, nous n’aurions jamais connu cet endroit hors des sentiers battus. Quand nous nous baladions dans la ville, nous étions en constante découverte. Les croyances des locaux sont très fortes. Nous avons croisé de nombreux fidèles faire des dévotions à leur dieu. Ils avançaient sur des kilomètres d’une drôle de façon. Munis d’une pierre ils s’allongeaient, posaient leur pierre se relevaient et ainsi de suite ! Culturellement, nous étions dans un autre monde !

     

  • Individuellement, qu’en retenez-vous ? 

    Geoffrey : « En faisant du volontariat, on apprend sur les autres mais aussi sur soi. Je pense que plus on reste à un endroit et plus on vit des choses fortes. J’ai déjà envie de revenir au Népal retrouver ces enfants qui auront grandi. Refaire un match de foot avec eux sur ce terrain bossu. J’ai aimé observer et vivre ces différents quotidiens, apporter ma contribution à un projet. Je tiens à saluer et féliciter toutes les organisations où nous sommes allés. Elles font un très beau travail et permettent d’apporter une aide concrète. »

     

    Marianne : « Pour moi, faire du volontariat, c’est voyager autrement. J’aime beaucoup l’idée de pouvoir m’immerger dans une nouvelle culture et contribuer à un projet familial ou associatif. J’aimerais pouvoir en faire dans chaque pays et y rester longtemps, mais il est vrai qu’il n’est pas toujours facile de combiner le temps du visa et la suite du voyage déjà programmée. J’ai vécu que des expériences positives et tout comme Geoffrey, je sais que je retournerai au Népal un jour. Ce volontariat m’a beaucoup apporté sur la vie en communauté, le respect de la nature, la notion de travail et la spiritualité. J’ai déjà hâte d’en refaire prochainement au Mexique ! »

     

  • Avez-vous eu déjà eu envie d’abandonner en arrivant quelque part ?

    C’est une bonne question. Il est vrai que parfois, on s’imagine le volontariat et on se base sur les retours des autres voyageurs, alors que finalement on ne le vit pas de la même façon. Nous avons un peu moins bien vécu notre expérience au centre de Thabarwa au Myanmar. Nous étions séparés (respect de la tradition bouddhiste), il faisait très chaud et nous devions nous occuper de personnes malades alors que nous étions nous-mêmes malades. Nous dormions dans des endroits rudimentaires, souvent réveillés par les meutes de chiens qui s’affrontaient.

    Étant éducateur spécialisé en France, j’ai pris conscience du fossé de prise en charge entre nos deux pays. Ici, nous faisions la toilette à des personnes dehors, à la chaîne. Les conditions d’hygiène étaient très limitées. Ces mêmes personnes dormaient sur des planches en bois. Et pourtant, beaucoup avaient le sourire et ne se plaignaient jamais. S’il y a une chose à retenir : ce que font ce centre de soin et les volontaires est exceptionnel. Ces personnes malades sont accueillies de manière gratuite et les infrastructures ne cessent d’être améliorées. Les activités proposées pour améliorer le quotidien des patients est remarquable. Quelle belle leçon de vie !

     

  • Quelles sont les raisons qui vous motivent à faire du volontariat dans les pays que vous visitez ?

    Faire du volontariat en long voyage a plusieurs avantages : découvrir des régions hors des sentiers battus, vivre avec les locaux, rencontrer d’autres voyageurs, et apprendre un nouveau domaine. C’est quelque chose qui nous motive vraiment. Une fois le volontariat confirmé, on commence à s’imaginer le lieu, les différentes tâches qu’on devra effectuer et ce que cela va nous apporter. On aime se dire qu’on va se sédentariser une petite semaine. L’autre avantage du volontariat réside sur l’aspect économique, ce qui est non négligeable lors d’un tour du monde. L’hôte propose en général l’hébergement et la nourriture ou alors demandent une participation symbolique. En Inde, en plus d’être logé et nourri, le petit cadeau de fin de volontariat était un safari à dos de chameau dans le désert du Thar. Magique !

     

  • Pouvez-vous nous raconter votre plus beau souvenir ? Vos plus belles rencontres ?

    Celle qui nous vient tout de suite en tête, c’est la finale de la coupe du monde de football, que nous avons vécue dans la région reculée du Terai, au Népal. Cela tombait également le dernier jour de notre volontariat où nous avons passé deux semaines avec des enfants âgés de 7 à 14 ans. Nous avons partagé leur quotidien, en vivant en ashram (communauté spirituelle). Nous leur donnions des cours de français et participions à différents travaux manuels (peinture, cuisine, ramassage du maïs etc).

    Le foot étant l’activité immanquable de la journée, il était donc impensable de manquer la finale France-Croatie. A l’annonce de cette soirée quelques jours auparavant, les enfants ne pensaient plus qu’à ça. Nous avons donc organisé une petite fête pour cette occasion. Au menu samosas, momos (spécialité népalaise), bonbons et avons regardé le match tous ensemble. Chacun était maquillé aux couleurs de l’équipe qu’il soutenait. Les enfants étaient hystériques, on leur a fait chanter « allez les bleus » ! C’est un de nos plus beaux souvenirs !

     

  • Avez-vous des conseils pour les voyageurs qui souhaitent s’engager dans des missions de volontariat ?

    On pense qu’il faut déjà réfléchir au domaine dans lequel on souhaite s’engager et pour quelles raisons on le fait. Si c’est pour réellement apprendre l’éco-construction par exemple, il faut bien se renseigner si cela est possible sur place. Également, on pense qu’une semaine est le minimum en volontariat afin de passer l’étape d’adaptation et de créer de vrais liens avec les personnes sur place. Et pour finir, lancez-vous, ce sera l’une de vos meilleures expériences de voyage !

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interview Rezin
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