Pérou en quelques chiffres et mots
Séjour du 29/09 au 09/11 – Chili et Bolivie entre
Nombre de logements occupés : 15 hôtels, trois bus de nuit et 3 nuits en tente.
Notre traversée du Pérou
C’est un peu émue que je quitte la Colombie après y avoir passé près de deux mois. Ce pays que j’ai tant aimé pour son accueil comme nulle part ailleurs et sa variété de paysages. Et puis, les échos qu’on a eus sur le Pérou me refroidissent un peu : arnaque à touriste, accueil froid, trop touristique, vol etc. Autant vous dire que le soir, avant de sortir, on laisse tout dans notre chambre.
Il faut dire que notre première expérience dans ce pays ne nous présage rien de bon…
Arrivés à Lima, on va se reposer quelques jours dans le beau quartier de Miraflores. C’est un peu le Miami péruvien. On profite du bord de mer et d’une bonne connexion internet pour mettre à jour notre blog et sauvegarder les photos, c’est agréable de ne rien faire !
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Région désertique
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Nous reprenons la route pour nous rendre à Paracas, à deux heures au sud de Lima. On tombe sur une dame très gentille qui nous loue des vélos pour la journée et se charge de nous trouver une chambre dans nos prix à notre retour ! On oublie vite les préjugés entendus auparavant.
Lors de cette journée à vélo, on en prend plein les yeux dans la belle réserve naturelle de Paracas. Région aride au bord de l’océan Pacifique. Des paysages lunaires, de belles couleurs dans les dunes et une plage de sable rouge/rose, ajouté à cela le beau spectacle des pélicans qui plongent le bec en avant. On profitera de cet environnement tout en dégustant le fameux ceviche (poisson cru mariné dans du citron vert, oignon rouge et coriandre).
On filera le lendemain à Huacachina, connue pour son oasis au milieu du désert. On sait que c’est artificiel et donc superficiel, on y passera juste une après-midi. En y arrivant, il n’y a pas grand monde. On n’est pas dérangé par le bruit des buggys qui dévalent normalement les dunes environnantes. Nous nous attaquons à l’ascension des monticules de sable, prenons quelques photos et repartons avant le coucher de soleil… Le moment où les touristes affluent pour faire du surf.
Le soleil se cachant derrière les dunes, nous sommes retournés à pied de Huacachina jusqu’à Ica où nous avions réservé une chambre sur Booking. Nous dormirons finalement dans un autre petit hôtel trouvé sur la route. La propriétaire nous a réservé un bel accueil et une chambre confortable. L’ambiance était familiale. Décidément, le Pérou s’annonce plutôt bien. Le lendemain, elle nous aidera à faire nos pancartes d’auto-stop direction Nasca, moment qu’elle immortalisera sur son smartphone. Une heure plus tard, nous voici à bord d’un imposant camion, avec un Vénézuélien au volant et son co-pilote péruvien. A chaque fois qu’on verra la police, nous nous coucherons sur la banquette arrière pour ne pas attirer leurs regards. Cet exercice a été répété environ 10 fois en 2h30 de route. Nous mangeons avec eux le midi avant qu’ils nous déposent à l’entrée de la ville. Un bien chouette trajet !
Nous avons prévu de faire une courte escale à Nasca avant de reprendre dans la foulée un bus de nuit direction Arequipa. N’ayant pas forcément envie de visiter de musées ou sites archéologiques et encore moins de dépenser 100 euros pour survoler les célèbres lignes de Nasca, nous nous rendons dans l’école où mon amie Alem avait effectué une mission civique pendant une année. Malheureusement, les enfants étaient déjà rentrés chez eux mais c’était intéressant de faire la visite avec la directrice.
Nous arrivons fatigués à Arequipa après une nuit blanche en bus. Heureusement l’auberge nous accueille dès l’aube et pouvons ainsi rattraper quelques heures de sommeil. Nous passons 3 jours dans cette charmante ville et auberge familiale.
Toujours sur les conseils d’Alem, nous décidons d’aller par nous-mêmes dans le parc naturel Las salinas y aguada blanca. Une belle aventure nous attend. D’abord trouver le bus, apprendre qu’on va passer le trajet debout pendant deux heures et qu’on n’ouvre pas les fenêtres car le chemin est poussiéreux. Je sens que l’évanouissement me guette, je m’assois dans l’allée et attends que ça passe.
On finit par apercevoir le lac salé, on s’assure de l’heure à laquelle le bus va repasser et on descend. On est seuls au monde à 3500 m d’altitude… avec des lamas.
Il y a 4 maisons au bord de la route. Un monsieur sort et s’approche de nous. On le salue. Pas de réponse. On comprend vite pourquoi. Il s’adresse à nous comme si nous allions lui voler ses bêtes, il nous menace d’une grosse pierre dans sa main et nous chasse. On entend quelques mots qu’il nous était interdit de dire en cours d’espagnol…
Ni une ni deux, nous partons. Il nous suit, nous scrute avec ses jumelles. Je fais de même pour m’assurer qu’il n’ait pas de fusil.
Mise à part cette mésaventure, nous avons passé une belle matinée là-haut et avons pu commencer notre acclimatation à l'altitude.
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​Nous reprenons le bus et cette fois-ci profitons d’être assis pour roupiller.
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Souhaitant nous rendre dans le nord du Chili, nous faisons une étape à Ilo, au bord de la mer. Sur la route, le paysage est magnifique. Aridité, grandes étendues, dunes, océan. Nous rêvons de nous arrêter.
Ilo est une charmante ville, paisible où il fait bon vivre. Pas un touriste à l’horizon. Nous avons de nouveau pris un délicieux ceviche !
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Cordillère des Andes
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Après avoir parcouru une partie du Chili et de la Bolivie, nous revenons au Pérou. Nous faisons une pause à Puno, au bord du lac Titicaca, point de départ pour les îles flottantes Uros.
De là, nous nous rendons à Pitumarca, un village typiquement andin ! J’ai adoré l’atmosphère qui y règne avec en toile de fond la montagne. Les habitants nous regardent, curieux. Nous avons trouvé une petite auberge sur la place du village. J’avais repéré ce village étape pour aller à la Rainbow Mountain. Pour cela, prendre un camion dans lequel les villageois montent à 3h du matin avec leur herbe coupée pour donner aux chevaux là-haut. Nous l’avons aussi pris ! 2 heures de trajet à partager une fesse sur leur matelas herbeux. Le camion se remplit rapidement. Les passagers tentent de terminer leur nuit, emmitouflés dans leurs couvertures d’alpaga.
L’avantage de ce moyen de transport c’est que nous arrivons sur les lieux avant la horde de touristes ! On marchera deux longues heures pour atteindre la fameuse montagne colorée. Pour le coup, nous sommes bien les premiers mais il n’y a rien à voir. C’est brumeux. Un monsieur prépare du café et du thé. On restera à côté de lui jusqu’à ce que ça se lève… soit à 10h. On est à 5000 m, il fait très froid. Les touristes arrivent tous à partir de 9h. Malgré le brouillard, les selfies vont bon train.
Bateau traditionnel du lac
Notre moyen de transport pour la Rainbow Mountain
Point de départ de notre randonnée matinale
Heureusement, les nuages laissent place à la magie du site. Du rouge, du vert, du beige. On prend un petit chemin direction la vallée rouge. Le spectacle est encore plus impressionnant. On en prend plein les yeux ! Décidément, le Pérou est un vrai bijou. Pour la petite histoire, cet endroit a été découvert il y a seulement 3 ans. Normalement recouvert de neige, le réchauffement climatique a alors fait apparaître ce qu’il se cachait dessous. Il fait maintenant partie des attractions phares du Pérou.
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Nous reprenons notre camion à 14h. Les travailleurs de tout âge ne manquent pas d’humour et aiment se chamailler.
Ils font 4h de trajet par jour dans des conditions loin d’être confortables…
Notre sauveur ! Le vendeur de café et thé
Nous quittons notre petit village pour nous rendre à Cusco. Elle fait partie du top 3 des plus belles villes de notre tour du monde. C’est incroyablement propre, bien entretenu, mignon et d’une remarquable architecture. Le temps n’est pas au rendez-vous, il pleut et il fait froid. Ce qui nous donne une bonne raison de s’offrir une délicieuse raclette aux saveurs locales à El buffet francès.
Le temps de la visite guidée de la ville, le climat s’adoucit. Le guide est passionnant et a une très bonne connaissance historique. Il nous raconte les légendes de l’époque, la vie des colons qui s’y étaient installés, les incroyables constructions incas, la signification des noms des rues etc.
Bien sûr, qui dit Cusco dit Machu Picchu ! Lorsqu’on s’est décidé à prendre les billets pour le Wayna Picchu, c’était déjà complet sur les prochains mois.
Mais la chance a joué en notre faveur au bureau de vente en centre-ville : il restait 2 billets pour le jour que l’on voulait. On a eu 10 secondes pour dégainer notre passeport et carte bleue. Nous étions les heureux détenteurs du graal. C’est parti pour 7 heures de mini-van puis 2h30 de marche pour atteindre la petite ville d’Aguas Calientes au pied de la cité perdue. Nous rencontrons un couple de Français avec qui nous passerons un agréable moment. Mais pour nous, pas le temps de veiller, le lendemain matin nous nous réveillerons à 4h30. Motivés pour l’ascension de plusieurs centaines de marches ! Il y a aussi la possibilité de prendre le bus.
On grimpera en 40 minutes pour atteindre l’entrée à 6h tapantes : les portes s’ouvrent. Avec notre billet, nous avons le droit de rentrer deux fois dans la même journée.
Nous foulons les pas des Incas, disparus il y 5 siècles. La cité endormie est encore dans la brume. Par moment, les nuages laissent entrevoir l’herbe rase et verte sur laquelle les bâtisses sont érigées et en arrière plan les imposantes montagnes.
Nous nous dirigeons vers l’entrée du Wayna Picchu, 45 minutes de montée pour avoir un point de vue imprenable sur le site. Il y a du monde, ça se bouscule un peu et il faut faire la queue là-haut pour avoir SA photo. Tout se découvre à 9h, c’est superbe. On redescend, s’arrête aux différents miradors. On décide d’aller jusqu’au temple de la Lune, tout en bas ! La remontée dans la jungle tropicale est sportive mais on est seuls au monde. Je me demande encore où on trouve des forces pour continuer à avancer. Il règne peut être une énergie magique ici.
Nous terminerons par une visite guidée pour mieux comprendre l’utilité du site et ce qu’il s’y passait. Il servait comme lieu de pèlerinage, de recherches astronomiques et agricoles. C’était très intéressant.
Nous redescendons presque en courant, la faim au ventre. En arrivant à l’hôtel à 18h, je m’écroule et me réveillerai le lendemain matin en pleine forme et des beaux souvenirs plein la tête.
Nous terminons cette belle aventure en terre inca en nous envolant pour Huaraz. On change de paysage pour escalader des sommets enneigés.