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OrganiKH Farm

Après avoir épluché plusieurs annonces de volontariat sur le site Helpx, nous avons trouvé une ferme organique dans le nord est du Cambodge. A deux heures de bus de Siem Reap.

Après avoir pris un minibus de Siem Reap jusqu’à Sisophon, nous avons ensuite pris un taxi partagé pour nous rendre à la ferme d’Olivier et de Darin. Nouveau record, nous étions 7 dans la voiture.

C’est dans un endroit reculé que nous arrivons. Les terres sont arides, il fait chaud.

Avant d’arriver, nous avions une vague idée du fonctionnement de la ferme, de leur production, valeurs. Nous voulions nous garder l’entière découverte.

Marion, volontaire depuis plusieurs mois nous accueille et nous emmène faire un tour de la ferme.

Nous rencontrons enfin Olivier, sa femme Darin, leur fils Arun et les autres volontaires. En ce moment, nous sommes nombreux, environ 10.

Nous dormons tous au fond de la ferme, à même le sol dans une grande cabane en paille. Des moustiquaires sont installées au dessus de chaque matelas.

Puis, nous prenons le repas avec tous les volontaires. L’endroit nous paraît convivial, tout le monde se parle. En ce qui concerne le travail, nous ne savons pas encore ce qui nous attend. Nous verrons demain à 8 heures, lors de la réunion journalière.

 

Après une courte nuit, agitée par la baisse nocturne des températures, on nous explique brièvement les tâches de la journée. Plusieurs groupes sont établis. Chacun dispose de la liberté de s’inscrire où il veut.

 

Géo décide d’aller à l’atelier construction. Ce matin, il faut restaurer les parois de la salle de bain. Les pailles sont usées, il faut les renouveler. Nous en profitons pour retirer un bamboo rongé par les termites. Nous faisons du ciment et le remplaçons. Le travail est plaisant, j’apprends des choses grâce à Wani, le frère de Darin, qui supervise le groupe.

En déplaçant la paille stockée sur le sol, nous découvrons un scorpion noir. Rien ne semble alarmer Wani, habitué à la faune locale. Nous le retirons comme s’il s’agissait d’un simple escargot.

 

Quant à Maou, elle était dans le jardin, occupée à faire des « garden bed » en compagnie de deux autres volontaires et Darin, la propriétaire. Nous devions refaire les garden bed déjà existants, en bêchant la terre, refaire les murs de terre latéraux, mixer la terre avec deux sortes de compost (végétal et animal), arroser et pailler. Ce n’est pas chose aisée sous cette chaleur et arriver à creuser suffisamment pour avoir assez de terre pour les futures plantations en vue de la saison des pluies.

L’après-midi ainsi que les jours qui ont suivi, nous avons replanté les aloé vera aux pieds des « butterfly peas » en les espaçant d’environ 40 cm.

 

Nous avons vite pris le rythme de la ferme en se levant et se couchant tôt. Nous avions une pause de midi à quinze heures car il faisait trop chaud pour travailler. Nous profitions des hamacs et du calme pour nous reposer, lire et échanger.

 

Les jours qui ont suivi, nous avons continué à préparer la terre et fait du compost. Nous sommes allés dans une rivière remplie de fleurs de jacinthe. Le matin, nous avons enlevé une grande partie de celles-ci. L’après midi, nous avons fait plusieurs trajets pour tout ramener. Il fallait s’accrocher comme on pouvait sur le gros tas de jacinthes entassé sur la remorque d’un tracteur. Toutes ces plantes aquatiques étaient par la suite destinées à être coupée pour faire du compost, encore du compost.

 

Maou a aussi épaulé la cuisinière pour préparer le repas du midi et du soir. Le soir, une fois la douche prise à l’aide de sceaux d’eau froide, nous avions le droit à notre bière ! Nous en avons appris davantage sur le projet de cette ferme.

Olivier et sa femme sont sur les lieux depuis trois ans. Le projet ne cesse d’évoluer. Ils construisent et agrandissent au fur et à mesure leur exploitation. La présence de volontaires leur permet de croire en ce projet qui prend de plus en plus d’importance.

Leur objectif est de vivre entièrement en auto-suffisance. Pour cela, ils ont des valeurs qui allient agriculture et respect de l’environnement. Ils n’utilisent pas de pesticide. C’est sur ce point qu’il espèrent sensibiliser la population locale qui a tendance à vouloir produire davantage en mettant de côté la qualité de leur production.

Par la suite, ils aimeraient proposer des cours d’anglais aux jeunes du village. Au Cambodge, seule une minorité a accès à l’école. Celle-ci est payante et entièrement aux frais des familles. Progressivement, ils aimeraient profiter de leur ferme pour aussi créer un espace éducatif et social. Rassembler les jeunes du village, organiser des tournois de foot sont des idées qu’ils comptent mettre en œuvre.

Nous avons quitté cette ferme au bout d’une semaine avec le sentiment d’avoir appris et contribué à notre échelle, à ce beau projet. Isolés et coupés du monde, nous avons eu l’impression d’y être restés bien plus longtemps. Nous avons aimé travailler, nous dépenser et profiter de la quiétude qui règne dans cette ferme. A notre départ, les volontaires continuaient à travailler, la cuisinière à faire mijoter des bons petits plats. Cette fois-ci, la viande qui grillait sur la poêle était différente des jours précédents. Des animaux avec une queue. Des rats qui cuisinent, on avait déjà vu dans « Ratatouille ». Des rats dans une poêle, pas encore.

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